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Risque de Krach boursier américain




Le monde au bord d’un krach boursier américain


Depuis 15 ans, un désordre financer s’est installé dans le monde.


Confrontée à une inflation qui monte inexorablement, la banque centrale américaine (FED) cherche à arrêter cette hausse en augmentant son taux de base bancaire. L’accès au crédit est ainsi progressivement limité, afin d’éviter une surchauffe de l’économie, pouvant déboucher sur un krach boursier précédent une phase de dépression (comme en 1929). Ce ralentissement a pour inconvénient de freiner la croissance économique.


La FED doit donc arbitrer entre une surchauffe et un ralentissement. Ni emballement, ni arrêt. Elle recherche un atterrissage en douceur, sans casser la machine, afin de pouvoir faire redécoller l’économie.


Elle se trouve devant le même problème qu’avait connu le 31ème président des États-Unis, Herbert Hoover, lorsqu’est apparue la crise de 1929, avec une chute de 23 % de la bourse lors du jeudi noir 24 octobre, suivie de la Grande Dépression. Le deal était alors de juguler cette dépression et de faire redémarrer l’économie, soldant les excès des années folles 1920, après la 1ère guerre mondiale.


Le président Hoover a choisi de ne pas trop limiter l’accès au crédit, de manière à maintenir les entreprises à flot, jusqu’à une reprise attendue de l’économie. Et, il annonçait régulièrement cette reprise  : « Ca y est, la reprise est là, elle est au coin de la rue ». Sans que cela apparaisse clairement. De ce fait, il a été battu aux élections américaines suivantes de 1932, ne recueillant que 40 % des suffrages, par Franklin Delano Roosevelt.


Ce dernier a choisi une méthode entièrement différente avec le New Deal, consistant à freiner brutalement en fermant l’accès au crédit. Cela a cassé le marché, de nombreuses entreprises ont fait faillite, et le chômage a grimpé en flèche, à l’échelle mondiale. Ce fut une catastrophe économique, qui a débouché sur la 2ème guerre mondiale ; à la fin de cette guerre, l’effort de reconstruction a permis de faire redémarrer l’économie.


Le président Roosevelt a aussi abandonné la prohibition.


Jusqu’à sa mort en 1964, Herbert Hoover a clamé qu’il avait raison, qu’il aurait fallu le laisser faire.


Et aujourd’hui, confronté au même type de situation, la FED a choisi de donner raison à Herbert Hoover : au lieu de mettre les freins pour calmer l’afflux de liquidités, comme Roosevelt, elle a choisi de faire de la fuite en avant, en maintenant ouvert le crédit. C’est l’ancien président de la FED, Ben Bernanke, de 2006 à 2014 (2 mandats), spécialiste de la crise de 1929 et prix Nobel d’économie 2022, qui a choisi cette option.


Cela a permis à l’économie de continuer à tourner, avec l’inconvénient que l’inflation qui était tombée à 0, est repartie à la hausse. Il a fallu à la FED augmenter son taux de base bancaire, celui avec lequel les banques se refinancent, pour contrôler cette hausse de l’inflation ; en 11 hausses de ce taux, celui-ci est aujourd’hui dans la fourchette 5,25 – 5,50 %.


Mais surtout, la FED a choisi aussi de racheter les dettes qu’elles soient d’État ou bancaires. Cette méthode, appelée assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais) consistait à faire tourner la planche à billets, et à inscrire au bilan de la FED, les sommes ainsi prêtées. Ce bilan est monté progressivement de 800 milliards de $, au moment de la crise financière de 2007, jusqu’à plus de 8000 milliards de $ aujourd’hui.


Les indicateurs PMI, qualifiant le moral des investisseurs, sont sous les 50 points, montrant une augmentation de l’aversion au risque.


Les résultats des entreprises sont mitigés, le chômage est au plus bas, ce qui nécessite des resserrements supplémentaires du crédit, d’après Jérome Powell, patron de la FED.


Le déficit budgétaire US a doublé entre 2022 (1000 milliards de $) et 2023 (2000 milliards de $), décompte valable si on compte l’annulation de la dette étudiante décidée par Biden en 2022 (379 milliards de $), qui a été retoquée par la cour suprême.


Tous ces chiffres pour constater que les finances publiques américaines marchent sur la tête, avec un assouplissement quantitatif aberrant, qui monte en flèche. Financer les dettes avec de la planche à billets paraît être une solution absurde ; il y a bien une correction à prévoir quelque part, sinon cela semblerait trop facile.


Le biais semble être que cette masse d’argent planquée dans le bilan des banques centrales, sans référence à la production donc au travail, devrait un jour exploser.


La FED doit donc, à la fois combattre l’inflation trop élevée, à 6,3 % (8,0 % en 2022), et augmenter la croissance, trop basse à 2,1 %, tout en contrôlant la dette des USA, actuellement de 33000 milliards de $ (soit 120 % du PIB) dont 25000 milliards de $ sous forme obligataire.


Pour ce faire, elle dispose de 2 leviers : le taux de base bancaire entre 5,25 et 5,50 %, et un bilan actuel de 8000 milliards de $.


Son action est contrecarrée par les hedge funds qui, voulant à tout prix faire des bénéfices, multiplient les placements à risque, alimentant l’inflation.


Elle est aussi menacée par les dépenses excessives du président Joe Biden qui, pour des raisons de préservation de l’hégémonie américaine, investit énormément dans l’armement et dans le soutien à l’Ukraine et à Israël. Sa dernière demande au Congrès de 105 milliards de $ pour ces 2 pays, en est un exemple. Mais, comme cela est déjà arrivé récemment, il n’est pas sûr que le Congrès américain accepte cette demande, nécessitant une augmentation du plafond de la dette, ce qui entraînerait un « shutdown ». Ce terme désigne la fermeture des services de l'Etat américain, en l'absence d'accord parlementaire sur le budget.


Consciente des dérives actuelles, la FED ne peut relâcher sa lutte contre l’inflation et maintient un taux de base élevé, malgré les demandes pressantes des marchés financiers.


Elle doit aussi essayer de dégonfler son bilan, comme vient de le rappeler Christopher Waller, membre du conseil des gouverneurs de la FED. Ce dernier annonce rechercher une réduction du bilan de 2000 milliards de $, ce qui nécessite de ne plus racheter des dettes et des obligations d’État. Comme cela s’était fait en 2019, où la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne avaient engagé une diminution de leur bilan en ne remplaçant pas toutes les obligations arrivées à échéance de leur portefeuille par de nouveaux titres.



Mardi 1er août 2023, les Etats-Unis ont perdu leur précieuse notation AAA, abaissée par l'agence Fitch à AA +. L'agence de notation financière a retiré le célèbre triple A des États-Unis en faisant état d'une « érosion de la gouvernance » après les crises sur le plafond de la dette.


Heureusement pour la santé des indices, Moody’s maintient pour le moment son AAA américain.


Quant à la plus influente, Standard & Poor’s, elle avait déjà retiré un A à la première puissance mondiale en... 2011. La véritable claque pour la Maison-Blanche a eu lieu à ce moment-là.


La FED craint que ne se renouvelle un krach boursier, comme en 1929, qui serait suivi de la Grande Dépression.

 
 
 

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