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Analyse du discours de Gabriel Attal du 30 janvier 2024 devant l'Assemblée Nationale




Ce discours est pétainiste, celui de « Travail, Famille, Patrie » et non celui de la Révolution Française de 1789 « Liberté, Égalité, Fraternité ».


Les 2 éléments justes de ce discours concernent :

  • La justification de l’école de la république, celle du travail et du mérite, celle des hussards noirs de la république, les instituteurs de la IIIème république, contre tous les experts en pédagogie, ceux qui, sous couvert d’égalitarisme, veulent mettre tous les élèves dans le même sac, en prônant des classes hétérogènes ingérables, ce qui a conduit à un abaissement général de l’instruction en France, la plaçant au 23ème rang du classement PISA ("Program for International Student Assessment", organisé par l’OCDE,l' Organisation de Coopération et de Développement Économiques), loin des pays asiatiques, Singapour en tête. Il est donc nécessaire d’accepter les redoublements, de revenir aux classes de niveau à effectif réduit, d’abandonner le collège unique, avec une orientation en fin de 5ème vers des établissements techniques.

  • La condamnation de l’écologie punitive, que prônent certains ayatollahs pour soi-disant sauver la planète, avec un déclinisme nous ramenant à une vie frugale et ascétique, permettant de préserver la diversité végétale et animale, et aussi de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Plutôt que de s’en remettre à des idéologues ignares, il vaut mieux confier ce travail nécessaire de préservation de l’environnement, à des scientifiques, chargés de trouver le meilleur équilibre entre un respect de la nature et un développement de la qualité de vie de l’humanité.


Tout le reste du discours du premier ministre Gabriel Attal n’est, sans le dire clairement, qu’une apologie du capitalisme le plus rétrograde. Celui qui permet aux ultra-riches de devenir plus riches, et à la majorité de la population de s’appauvrir. C’est ce qu’il appelle du développement économique.


Car le capitalisme tire son efficacité de l’exploitation du travail, au bénéfice des actionnaires et des chefs d’entreprise.


Comme la France est un pays de tradition révolutionnaire, le président Macron, par Attal interposé, se propose, pour développer le capitalisme en France, de prendre toutes les mesures permettant de réduire les coûts directs et indirects du travail, et, pour y arriver, de mater les velléités révolutionnaires du peuple français voulant s’opposer à ces mesures. Ceci afin de rendre la France compétitive et attractive aux investisseurs étrangers, d’industrialiser le pays, en concurrençant les pays à bas coût par des mesures fiscales protectionnistes (comme le font d’autres pays industrialisés comme les USA, malgré les recommandations de l’OMC, Organisation Mondiale du Commerce).


Les mesures réactionnaires et antisociales envisagées concernent :

  • Remise en cause des avantages sociaux : retraite à 60 ans (loi déjà promulguée), semaine de 35 heures, 5ème semaine de congés payés, indexation des salaires sur l’inflation (déjà fait précédemment), gratuité des soins et couverture maladie et assurances sociales (Sécurité sociale), droits des étrangers (loi raciste contre les migrants)

  • Privatisations généralisées, en réduisant le périmètre du secteur public dans de nombreux domaines (santé, éducation, police)

  • Réduction du nombre d’échelons administratifs, comme le regroupement de communes et la fusion de départements dans des entités plus vastes comme les régions, diminuant ainsi les services de proximité (hôpitaux, écoles, bureaux de poste, maternités, etc.)


Les mesures envisagées pour mater le peuple français concernent la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie ouvrant la voie à un État policier. Mais aussi l’augmentation très importante des moyens de défense (Loi de Programmation Militaire 2024-2030 de 413 milliards d’€), contre un hypothétique ennemi extérieur, mais pouvant être utilisée contre l’ennemi intérieur.


Le tandem Macron - Attal prône aussi le développement de l’Europe communautaire qui, si elle existait vraiment, constituerait un ensemble plus crédible que la France seule. Mais cette Europe est désunie à de nombreux points de vue (militaire, politique, économique), ce qui ne lui permet pas de peser sur les grands conflits internationaux actuels, sinon en s’alignant sur les USA.


La décadence du capitalisme, incapable de se réformer, tient essentiellement à la perte d’influence du monde dit occidental, l’unilatéralisme hégémonique américain étant de plus en plus contesté dans le monde entier. Cette perte d’influence marquée est combattue par le gouvernement français, dont l’alignement caricatural sur les USA lui fait accepter des aberrations comme le refus de condamner sans appel les bombardements meurtriers à Gaza et comme le soutien sans faille au régime corrompu en Ukraine face à un Poutine autocrate obscurantiste et impérialiste (alors qu’il est évident qu’il est nécessaire d’arrêter cette guerre dévastatrice Russie-Ukraine qu’aucun des 2 protagonistes ne peut gagner).


Conscient qu’il ne peut aboutir dans ses desseins calamiteux de développement de l’ordre capitaliste en France, Macron a décidé d’ostraciser tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à du socialisme, et surtout de dérouler le tapis rouge devant l’extrême droite, favorisant l’accession au pouvoir de Marine Le Pen, au plus tard en 2027. Charge à elle ensuite de continuer les réformes antisociales, et aussi de maintenir l’ordre et la loi capitalistes.


En attendant, se déversent la haine et le mépris du néolibéralisme en uniforme, l’autosatisfaction et la brutalité réactionnaires, la disgrâce hideuse de la bourgeoisie qui crache sur le peuple. Punir, punir, punir, voilà leur mot d’ordre. C’est triste d’être vieux si jeune, sans aucune imagination. C’est une déclaration de guerre sociale, avec tous les codes du vieux monde. Celle qui veut ouvrir la voie au fascisme.


La loi honteuse sur l’immigration reprend les thèmes simplistes et sans fondement du Rassemblement National, sur le coût de l’immigration (1 milliard d’€ par an, contre 100 milliards d’€ pour la fraude fiscale) et l’insécurité (causée prinicipalement par la pauvreté). La crainte principale des français concerne le pouvoir d’achat (42%) loin devant l’immigration (24%).


 
 
 

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